Couverture du Papillon des étoiles Le Papillon des étoiles est un roman d'anticipation et de science-fiction de Bernard Werber.

Le Papillon des étoiles. C'est l'histoire du projet d'un ingénieur, Yves Kramer, qui décide d'arrêter de subir les pulsions autodestructrices humaines. Pour lui, le dernier espoir, c'est la fuite. Il s'entoure alors de Mac Namarra, milliardaire, Élisabeth Malory, skippeuse, Adrien Weiss, psychologue. Et ils se lancent dans la construction d'un vaisseau spatial titanesque, pouvant transporter 144 000 personnes, pour rejoindre une planète lointaine, où Yves Kramer pense que la vie est possible. Une planète à plus de mille ans de la terre, malgré la vitesse phénoménale du vaisseau, dû à sa propulsion par voiles solaires.

Mais le projet voit le jour. Le Papillon des étoiles s'envole. Et les 144 000 voyageurs commencent à vivre en vase clos.

Le livre raconte la genèse du projet, le voyage, et l'arrivée. Même si l'idée ne manque pas d'intérêt, j'ai trouvé son traitement décevant. Non seulement le rythme du livre est assez haché, c'est une compilation des instants décisifs, un peu comme ces films tirés de livres où l'on ne conserve que le strict nécessaire, au point qu'il manque la sensation que les personnages vivent vraiment l'histoire. Mais surtout Werber, malgré son passé de journaliste scientifique, ne s'est pas assez documenté. Sans pour autant tomber dans la hard science-fiction, il aurait été intéressant de voir un peu plus de cohérence dans les solutions techniques. Un exemple ; le vaisseaux est un tube télescopique de 32 kilomètre de long, avec 32 sections de 1 kilomètres, emboîtées les unes dans les autres au décollage. Une fois dans les espaces, les sections se déploient, comme ça, sous les yeux des voyageurs. Mais il manque un détail : d'où vient les 31 volumes d'air nécessaire à remplir les 31 sections supplémentaires ? Parce que si ça se passe comme décris, la densité de l'air sera divisé par 32... Pas génial pour respirer. Des erreurs stupides se sont glissées çà et là, comme dire qu'une gravité plus faible obligera des humains à faire plus d'effort que sur Terre, alors que c'est le contraire. Quant à l'idée même de faire décoller le vaisseau, elle très risible : vu sa configuration, il aurait été tellement plus simple de l'assembler dans l'espace !

Mais ce qui m'a le plus semblé bizarre, c'est l'absence totale du traitement de la question des connaissances. Pour aller former une seconde humanité, non seulement il faut amener des humains, mais il faudrait peut-être songer à leur transmettre des connaissances, ne serai-ce que pour entretenir le vaisseau sur la durée du millénaire du voyage. Et là, rien, si ce n'est un malheureux bouquin laissé pour les voyageurs qui arriveront à destination, l'existence de ce bouquin étant transmis oralement par les descendant d'Yves Kramer... Que les connaissances soient oubliées ou conservées, c'est à l'auteur d'en décidé (qui a dit Pern et Ténébreuse ?), mais pour l'auteur de l'encyclopédie du savoir relatif et absolu, occulter totalement ce point est décevant.

Bref, une tentative de Werber de faire de la science-fiction classique franchement loupé. Si vous voulez lire un bon bouquin qui parle des humains ayant fuis la Terre, allez plutôt lire Alien Earth.