Couverture de 99 francs

Critique établie le 3 septembre 2008 par Thesa.

99 francs est un roman d’inspiration autobiographique de Frédéric Beigbeder, qui fut adapté au cinéma (mais je n’ai pas vu cette adaptation).

Octave a un objectif. Se faire licencier. Il travaille dans la publicité. Conscient de passer sa vie à faire rouler la mécanique bien huilée du marketing capitalistique, il décide d’arrêter d’être complice de la manipulation quotidienne du monde entier, en sortant par la grande porte. Pas de démission. Un licenciement.

Il commence alors à écrire le récit de ce licenciement. Le récit d’un milieu pourri par l’argent, la drogue et les prostituées, qui dirige le monde sans le vouloir, uniquement parce que chacun des rouages des directions marketing et des agences publicitaires est enfermé dans le carcan de ses relations avec l’argent, ses supérieurs et ses subordonnés. Le récit d’une escalade dans l’extrême d’un milieu qui a oublié d’avoir des limites.

Ce livre a été encensé par la critique. Enfin quelqu’un qui ose critiquer la publicité !

Pourtant… le roman est mal écrit, alternant entre des longueurs d’explications moralistes sans intérêt et des scènes toujours plus trash. Les personnages sont tous des salauds. Ils en ont parfaitement conscience. Ils sont la parfaite illustrations des dingues et des paumés de Thiéfaine.

Frédéric Beigbeder n’est pas un romancier. C’est un publicitaire. Son livre est un assemblage d’aphorismes, ou plutôt de slogans, ou même de titres. Et c’est un très bon publicitaire : si le roman en tant que tel n’a aucun intérêt, si la critique du système économique qui s’y trouve est fort bancale et étayée de pas grand chose si ce n’est de l’égo démesuré du personnage principal, ce livre parvient très efficacement à donner une image extrêmement noire de la façon dont le marketing régit le monde.

Ce n’est pas un roman. Ce n’est pas une thèse politique. C’est juste une publicité contre la publicité. Pour 6,80 €.