Récit de mon aventure en ce lieu étrange et lointain qu'est le Lycée Borde-Basse de Castres...
Comme demandé sur ma convocation officielle, je me suis rendu dans ce Lycée (il doit être quelque part par là, on ne pas zoomer plus) à 13h 45, ce jeudi 23 juin 2005. J'allai ensuite à la rencontre des panneaux d'affichages, mur couvert de feuilles blanches de papier A4, où s'étallaient en gros les lettres suivantes : Jeudi 23 juin 2005 - Jury F676 - salle 113, puis, tout en bas de la liste : mon nom. Une ultime respiration, et j'entrais dans le bâtiment, vaguement familier, puisque j'y avait déjà passé l'épreuve écrite. Des panneaux orientait les divers élèves en fonction des salles précédemment indiquée. Je tournais à gauche, puis à droite (deux fois), je gravit les degrés d'un escalier, et me retrouvait en face des portes des salles 112, 113 et 114. Des chaises avaient été disposée là, et je m'y installais.
Peu après d'autres candidats que je connaissais arrivèrent, et j'appris qu'en fait un appel était fait en bas : j'étais arrivé trop tôt. Tant pis, j'étais très bien assis, et n'avais pas envie de redescendre.
L'examinatrice du Jury F676 fit attendre les candidats jusqu'à 14 heures piles, puis appela le nom de la première candidate. Me préparant à une longue attente, je sortis ''Qui-vient-du-bruit'', de Pierre Bordage.
L'attente dura jusqu'à cinq heures. Quelques fois, l'espoir de passer plus tôt se faufila derrière ma lecture, un candidat semblant être absent... Mais celui-ci arrivait plus tard, et étant dernier sur la liste, je demeurais assis à attendre.
Enfin, à cinq heure, l'examinatrice prononça mon nom. Je lui présentais carte d'identité et convocation et elle m'informa qu'elle m'interrogerai sur de la poésie...
Suspens... Nous avions en cours d'année étudié (qui est un bien grand mot) cinq poèmes. Certains étaient tout à fait acceptables, voir même très intéressants, alors que d'autres...
<<Arthur Rimbaud, ''Le dormeur du val''>>
Formidable ! Il se trouvait que c'était le texte que je connaissait le mieux. Si mon esprit rationnel s'était laissé porté par des divagation ésotériques, il aurait pu croire en signe du destin, après cette longue attente. Le fait est qu'il n'en a rien cru, ne voyant là que le fruit du hasard.
<<La question que vous vous poserez est : En quoi ce poème est-il un poème engagé ?>>
Il suffit de lire le sonnet pour s'en rendre compte : une dénonciation de la violence et de la guerre, par la description d'une victime innocente.
Pendant une demi-heure, je rédigea donc le développement suivant : La description de l'innocence, La chute brutale, et la relecture de la description.
Et pendant dix minutes, je contais à mon examinatrice le fils des mes réflexions précédente. Elle me demanda ensuite en quoi ce poème était lié aux autres poèmes de ce "corpus" (à comprendre comme groupe de texte, et non puce sans pattes). Je lui ait parlé de la dimention argumentative de Le temps de vivre de Boris Vian, Barbara de Prévert et Familiale .
Elle m'a ensuite posé son ultime question :
<<Je vois sur votre liste que vous avez étudié en classe des mises en musique do'euvres littéraires. Pouvez-vous m'en citer ?>>
En effet, je me souvenais très bien d'avoir écouté cela, un Lundi après-midi, entre quatre et cinq heure. Mais pour retrouver les noms... Alors qu'un silence, terrible, tendait à s'insinuer, je décidais de prendre la parole :
<<En effet, je ne sais pas si vous connaissez, mais, par exemple, le groupe Lonah a mit en musique Le roi se meurt de Ionesco, et je trouve cela particulièrement réussit. Oui, c'est de la musique libre, vous pouvez la télécharger gratuitement sur Internet...>>
Elle a été interressée, et est revenue sur sa question. Voyant que je ne trouvait toujours pas, elle m'a donné les noms : Serge Reggiani et Yves Montand. Une fois qu'elle l'eut dit, ce devint évident ! Elle me remercia, et enfin je pû rentrer chez moi.
Désormais, je suis en vacances !